24-07-2025
Un prédateur sexuel condamné à neuf ans et demi de détention
Styve Chouinard, 32 ans, a été condamné à 9 ans et demi de détention pour de graves crimes sexuels sur des enfants.
PHOTO FOURNIE PAR LE SERVICE DE POLICE DE L'AGGLOMÉRATION DE LONGUEUIL
Un prédateur sexuel qui a agressé sexuellement un jeune de 13 ans très vulnérable, en plus de leurrer des adolescents, a été condamné à 9 ans et demi de pénitencier. Mais Styve Chouinard a pu éviter une peine encore plus sévère grâce à son amorce de réhabilitation,
« Bien qu'une peine dissuasive s'impose […], le Tribunal demeure convaincu qu'il doit y insuffler une dose de réhabilitation afin de ne pas anéantir les possibilités de réinsertion sociale », a conclu le juge Jean-Philippe Marcoux dans une décision de 48 pages rendue lundi dernier au palais de justice de Longueuil.
Dans ce dossier, la Couronne réclamait 11 ans d'emprisonnement, contre 7 ans pour la défense. Styve Chouinard, 33 ans, a plaidé coupable en 2023 et 2024 à de nombreux chefs d'accusation, dont leurre, contacts sexuels sur un mineur et production de pornographie juvénile. Il a fait huit victimes, des garçons âgés de 11 à 14 ans.
Sa victime principale est un adolescent « très vulnérable » de 13 ans qui ne sait ni lire ni écrire. Pour l'appâter, Chouinard lui offrait des vêtements et de la bière. Il prétendait être beaucoup plus jeune et s'appeler Steve Prévost. De fil en aiguille, il a su gagner la confiance de sa proie.
Dans une « cabane » construite ensemble, Styve Chouinard a agressé sexuellement le garçon à de multiples occasions, dont des agressions avec pénétration. « Les infractions sont préméditées, répétées, profondément envahissantes, et visent un enfant particulièrement vulnérable », a résumé le juge Marcoux.
Les crimes de Styve Chouinard ne s'arrêtent pas là.
Sur les réseaux sociaux, le cyberprédateur se présentait comme un jeune adolescent homosexuel et tentait de convaincre ses victimes de « devenir gai ». Il leur envoyait des photos de son pénis et se masturbait dans un appel vidéo. Il demandait aux jeunes de « sortir avec lui ».
Une fois, Styve Chouinard a rencontré un adolescent de 14 ans dans un skate park. Il lui avait donné rendez-vous en prétendant avoir 15 ans. À une autre occasion, il a partagé avec insistance ses « sentiments » avec un jeune ado rencontré dans un skate park de Saint-Jérôme.
Le pédophile possédait de sordides images de pornographie juvénile impliquant des garçons et des bébés. Il a aussi produit de la pornographie juvénile en se masturbant en discutant avec un enfant de 10 ans sur l'application Snapchat.
PHOTO FOURNIE PAR LE SERVICE DE POLICE DE L'AGGLOMÉRATION DE LONGUEUIL
Styve Chouinard
« Il a agi comme un prédateur sexuel »
Dans sa décision étoffée, le juge Marcoux conclut que les nombreux facteurs aggravants doivent prendre une place déterminante dans la peine. Entre autres, le juge souligne le risque de récidive « élevé » du pédophile, le nombre de victimes, la gravité des gestes sexuels et les conséquences importantes sur les victimes.
« Le délinquant a su faire preuve de manipulation psychologique, de mensonges et de préméditation pour arriver à ses fins. Il a agi comme un prédateur sexuel », a affirmé le juge Marcoux.
Cependant, plusieurs facteurs atténuants ont été pris en compte par le magistrat, en particulier le plaidoyer de culpabilité, qui permet d'éviter un long procès, et les regrets « sincères » du délinquant.
Le juge a aussi considéré l'enfance « particulièrement difficile » de l'accusé, ses graves problèmes de consommation d'alcool et de drogue et le fait qu'il vivait dans la rue.
C'est en balançant tous ces éléments que le juge a conclu qu'une peine de 9 ans et demi était adéquate. Comme Styve Chouinard est détenu depuis environ trois ans, il lui reste environ cinq ans de pénitencier à purger.
À sa sortie de détention, il lui sera interdit pendant 20 ans de se trouver dans un parc ou une zone publique où se trouvent des enfants. Il lui sera aussi interdit de communiquer avec un mineur de moins de 16 ans. Pendant deux décennies, il devra utiliser l'internet sous de strictes conditions.
Me Anne Gauvin a représenté le ministère public, alors que Me Rémi Cournoyer-Quintal a défendu le délinquant.